Ou.
Le monde ne connaît pas le repos. J'entends le monde temporel ne connait pas le repos temporel. Ce monde le monde ne connaît pas le mouvement du monde. Le monde ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être dans le monde, il ne peut aucunement se reposer de vivre le monde. C'est dire qu'il ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, il ne peut littéralement se reposer de fatiguer.
La création ne connaît pas le repos. Elle ne connaît pas le repos du mouvement de la création. La création ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être la création, elle ne peut aucunement se reposer de vivre la création. C'est dire qu'elle ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, elle ne peut littéralement aucunement se reposer de se fatiguer. Ainsi littéralement elle ne peut s'empêcher, elle ne peut aucunement, elle ne peut absolument pas s'arrêter; se reposer de rouler vers les destinées éternelles. Son mouvement est éternel, temporellement éternel, non pas seulement en ce sens qu'il ne s'arrête jamais et qu'il
NUMÉRO
ZÉRO
Au contraire, lorsqu'on écrit zéro, puis un, on dessine un intervalle qui peut être divisé à l'infini. Aller de zéro à un peut demander un temps illimité. Entre l'intention zéro et une première intention, il y a une durée dans laquelle cette intention s'élabore. Cette durée est complexe parce qu'elle est considérée comme non productive. L'éduaction, le travail, les modes de vie et la technique tendent à annuler cette durée. Le temps qui précède l'intention est intériorisé comme étant sans valeur. Pourtant lorsqu'aucune intention (...) quelquechose du sujet s'absente.
Cependant tout conspire dans l'univers conspire à vous arrêter dans votre marche vers le zéro absolu. Cela tient à ce que chaque objet doté d'énergie se déplace, et émet de la lumière.
Elle un film de Lo Thivolle
Ce n'est pas l'attrait d'un mystère non résolu qui préside au déroulement serein de Elle, moyen métrage français de Lo Thivolle, primé meilleur film lors de la 47e édition du Festival international du film de Laceno d'oro, à Avellino. Mais plutôt, selon les jurés, une "sensibilité particulière à savoir évoquer [...] aussi et surtout des angoisses universelles". Celles-là mêmes qui sont contenues dans l'attente contemplative d'une rencontre.
Quel est le visage de l'amour ? se demande Thivolle. Est-ce le visage de la femme "d'à côté" - ou d'en face - qui encombre les pensées du protagoniste ? Ou bien est-ce son autre expression, transposition idéalisée et idéalisante des désirs de l'amant ? Est-ce, en définitive, la personne elle-même, la vraie, l'objet des désirs de l'amant ou l'image pirandellienne que ce dernier élabore mentalement en toute autonomie imaginative ?
Le réalisateur tente de résoudre ce casse-tête philosophique en ouvrant - physiquement et métaphoriquement - différentes pertuis d'introspection ; Ces fenêtres qui encombrent le panorama intérieur de Elle et qui, tout en étant consciemment remplies d'une valeur historico-cinématographique inhérente à l'élément architectural lui-même, tendent à se détacher des nuances mystérieuses d'Hitchcock et des tonalités nostalgico-sentimentales de Welles (dans l'ouverture de Quarto Potere) et d'Edwards (la séquence avec Moon River dans Breakfast at Tiffany's), pour acquérir une profondeur inhabituelle et devenir des habitats progressifs de la relation humaine racontée.
Thivolle procède par étapes successives. La fenêtre du voyeur romantique cède d'abord la place à son pendant, puis aux volets d'une nouvelle habitation. Dans un jeu de manifestations architecturales (dis)similaires, c'est la scène d'une évolution amoureuse qui reflète des choix éclectiques de solutions visuelles et de mise en scène. Du récit intime et diariste - avec un écho "wisemanesque" (Un Couple) - in absentia, au regard du protagoniste face à la caméra ; jusqu'à la mise au point finale, déguisée en interview amateur.
Dans un ping-pong conceptuel parfois amer, mais extrêmement délicat, jamais victime d'une intellectualité stérile ; sans présomption de résolution, mais tout aussi salace, provocateur et surtout sincère : "J'avais peur de la réalité".
https://www.sentieriselvaggi.it/elle-di-lo-thivolle/
https://www.lacenodoro.it/it/premi-47-laceno-doro/