Ou.
Le monde ne connaît pas le repos. J'entends le monde temporel ne connait pas le repos temporel. Ce monde le monde ne connaît pas le mouvement du monde. Le monde ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être dans le monde, il ne peut aucunement se reposer de vivre le monde. C'est dire qu'il ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, il ne peut littéralement se reposer de fatiguer.
La création ne connaît pas le repos. Elle ne connaît pas le repos du mouvement de la création. La création ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être la création, elle ne peut aucunement se reposer de vivre la création. C'est dire qu'elle ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, elle ne peut littéralement aucunement se reposer de se fatiguer. Ainsi littéralement elle ne peut s'empêcher, elle ne peut aucunement, elle ne peut absolument pas s'arrêter; se reposer de rouler vers les destinées éternelles. Son mouvement est éternel, temporellement éternel, non pas seulement en ce sens qu'il ne s'arrête jamais et qu'il
NUMÉRO
ZÉRO
Au contraire, lorsqu'on écrit zéro, puis un, on dessine un intervalle qui peut être divisé à l'infini. Aller de zéro à un peut demander un temps illimité. Entre l'intention zéro et une première intention, il y a une durée dans laquelle cette intention s'élabore. Cette durée est complexe parce qu'elle est considérée comme non productive. L'éduaction, le travail, les modes de vie et la technique tendent à annuler cette durée. Le temps qui précède l'intention est intériorisé comme étant sans valeur. Pourtant lorsqu'aucune intention (...) quelquechose du sujet s'absente.
Cependant tout conspire dans l'univers conspire à vous arrêter dans votre marche vers le zéro absolu. Cela tient à ce que chaque objet doté d'énergie se déplace, et émet de la lumière.
MINEURS de Ouahib mortada
Résumé
A l’aube de ce siècle, d’abord il y a eu cette fermeture brutale des charbonnages. Au Maroc en 2001, dans la province minière de Jerada, dans la steppe du Maroc oriental à la frontière Algérienne, toutes les mines sont condamnés et la dernière en date celle du charbon anthracite.
Le premier Mai.. Il n’y a plus de fête ni carnaval.. il n’y a plus que les vents du sud qui défilent. Le vent chergui’rase le sol à l’horizontal.. Au centre ville, les automobilistes en crise dans des langues occidentales, se disputent leurs bidons d’essence à la pompe SHEL..
En périphérie des douars, les mineurs suivent les mêmes chemins que par le passé de la mine. De plus en plus nombreux, Ils sont devenus clandestins sur leur propre terre, sans titres ni matricules, ils creusent, ils sassent et tamisent le sol et le sous-sol. Aujourd’hui les plus jeunes ont douze ans et à double titre, ils nous racontent leur destin cadenassé dans ces villes minières ou ceux qui y rentrent sont perdus et ceux qui s’en sortent sont de nouveaux nés ! Pourtant beaucoup de gens m’ont dit que tous ceux qui l’on quittée la regrettent..
Note d’intention
Je suis fils d’un instituteur qui a formé des générations de fils de mineurs, aujourd’hui devenus mineurs malgré eux. Depuis plus de dix ans, J’ai rencontré et interrogé beaucoup de gens de Jerada. Les anciens comme les nouveaux me racontent que tout a été dit et écrit sur cette ville-mine.
Pour moi se sont les non dits qui m’interpellent après toutes ses années. Je suis rentré dans la famille d’un mineur et je suis devenu père d’un arrière fils de mineur. On ne rentre pas dans cette famille comme on s’en sort..
Partit sans aucune intention de faire un film sur ma ville d’enfance Jerada.. Je questionne le destin, comme si c’était un conte.
Un vendredi matin de l’année dernière, J’ai visité ma classe d’école et regardé longtemps le tableau noir sur lequel mon guide avait inscrit la date du jour : le 5 Aout 2015 de l’année solaire et en hégire 1437 (واحد دو القعدة يوم الجمعة)..
A ce moment là tout m’est devenu transparent comme la craie de cire qui me fascinait et que mon père utilisait à ses frais afin d’éviter la cilice de la craie gracieusement fournie par l’éducation national.
Aujord’hui jerada « le tableau est toujours aussi noir.. » me disent les mineurs ! « Ici c’est l’enfer ! les responsables ne s’en doutent même pas. Ils se prennent pour des rois. Chaque cercueil est une envolée de corbeaux qui nous arrache un lambeau de nos âmes »
Dans la silicose vallée, les gens préfèrent la mort que de tendre la main à quiconque..« Le mineur ne peut être que mineur ! »
Cette rumeur a fait son chemin. Les enfants de mineurs sont à leur tour devenus mineurs à double titre par leur âge le métier commande. Ils sont tous camarades d’un jour.
Ce qui était paradoxal et de l’ordre de la fiction auparavant; n’impressionne personne de nos jours. La belle époque est finie ! « la vieille mine est une chienne que l’on a laisser crever, ses chiots meurent enragée les uns après les autres.. »
Je questionne le sort qui a été décidé pour ses enfants de mineurs et le paradoxe de mon retour à Jerada après que je m’étais promis de ne plus jamais y remettre les pieds !
La mine n’est plus mine de rien… Le silence qui se trame derrière cette rumeur n’est pas le lieu de la soumission à la résignation et à l’humiliation. Les mineurs n’ont pas encore dit leur dernier mot ce ne sont pas des gens à se mettre à genoux.
Traitement
40heures de tournages* autour des mines et des mineurs au milieux de ses champs de mines..
Sur les ruines de cette mine. Avec ces morceaux de charbon comme ils dessinent sur ce sol pour écrire une nouvelle histoire pour mémoire.
Là ou se mêlent des images d’archives, des vidéos de visites de gens d’amicales des anciens de Jerada, Tous nés de parents européens à Jerada, aujourd’hui à la retraite, ils commentent en portraits croisés sur de longues séquences leur visions du passé et de ce qu’est devenue leur cité d’enfance aujourd’hui.
Entre le passé et le présent se mêlent ses petits instants dans l’angoisse de ce mal de séparations.
Des chants et des musiques que j’enregistrais à chaque instant ou les souvenirs resurgissent.
La narration prend sa place pour traduire Comme dans un conte, je raconte avec ma voix toutes les péripéties..
C’est dans ces vas et viens, que le fil de l’histoire se dénude entre plusieurs voyages, des allers retours successifs.
Le texte travaille dans les deux sens, entre les langues ; l’Arabe ( la mienne que je n’ai pas oubliée ) se mêle au Français ( Comme la fin du film qui reviens à son début…) et les vrais liens prennent sens.
Auteur :
Ouahib MORTADA (Maroc)
Contact Mail : ouahibmortada@gmail.com
Tél: 0033 680784317
Montage :
Caroline Beuret
Production :
Laurent Thivolle
Contact Mail : ass0numer0zer0@gmail.com
Tél : 0033 6 59 01 66 27
Le 20 janvier 2018
Comme promis voilà mes impressions brutes de coffrage.
La redescente au fond du puit ce 17 d'une année passée et un nouvel an 18 que l'on entame déjà a été un pur plaisir ... HOUED!
Y allah! Tlak!
A bellati !... Des termes soutirés en Français et qui expliquent autant en Arabe qu'en Français ce qui nous arrive ( au spectateur, je doit préciser pour Caro...)
David a soulevé les questions de fond qui se posent à moi en tant que Jéradien. Par le fait que je parle non seulement l’arabe mais aussi par ma longue histoire là-bas. Je porte un regard direct sur les gens de ma cité. Personne là-bas n’ignore qui je suis et je doit me rendre compte à chaque instant sur le fait que je suis leur double sans les trahir et sans me trahir..
Ni je doit me positionner dans l’attitude d’un anthropologue qui projette un sujet d’étude sur leurs origines diverses et qui ne connait pas auparavant les différents lieux de leurs origines : Dans le deuxième conte que je t’ai livré Caro il s’agit bien de ça.. N’est ce pas que tu a bien trouvé le book émissaire qui serai le berger… Elbouchikhi qui vient demander conseil au sage des Oueled EchiKh… Ils parlent des chiens et des moutons dans un sens figuré qui peut être interprété autrement là bas, et cela peut provoquer une Guerre tribale ! si on va sous entendre que les chiens ce sont les policiers, les gardiens du Mekhzen, les militaires des forces de l’ordre et que les moutons sont tous les autres victimes qui s’en foutent de leurs appartenance et qui vont paitre là où le berger les amène…et que la Barakas se réalise par leur sacrifice… là on s’adresse bien aux gens de jerada dans sa composition cosmogonique. Ils n’ont pas à venir casser notre baraque Radiophonique pirate et Fictive que l’on vient d’installer par cette prêche chez eux dès qu’ils entendront ces paroles là…
Le bac round sociologique m’impose donc la grande prudence quand je m’exprime dans un sens politique et une tautologie comme ferait un conférencier et non quelqu'un qui cause à ses camarades en connaissance de causes à effets, pour plaider la cause que je défends. Ce qui est à l’origine de mon intention de faire ce film sans dépasser la ligne jaune comme on dit pour rester dans la limite du correct.
Ceci dis en même temps d’être dans une forme de langage poétique en traduisant mes impression par ces contes et des dictons sans pour autant franchir une ligne rouges qui risque d’offusquer l’autochtone et de le prendre à partie.
D’autre part ; Ma vision topographique ou géographique si on veut..
En tournant les images je devais capter tout ce qui peut montrer cette ville dans son entièreté comme si je devais la monter à quelqu’un qui ne connait pas les lieux ni ces gens là…
je ne peux faire dans mes déplacement comme si je suis simplement un touriste de passage…
Les lieux que je traverse ont leur charge émotionnelle de l’histoire même de la ville et ses habitants. Les choix Entre mes tournages à pied et Les travelings ne raisonnent pas de la même manière et ne retiennent pas assez l’attention de celui qui ne connais pas encore l’histoire de ses lieux.
Dans les formes que l’on dit à tors Archaïques, il y a toute l’histoire d’une époque ou l’humain était plus avancé que le moderne de façade que l’on nous dessine aujord’hui avec des styles que l’on nous dis ‘épurés’. ça fait peur le terme même est glacial ! Cela mérite d’être bien revisité et mis en évidence par les images. Ce n’est pas de la nostalgie qui me poussait à filmer tous les coins et les recoins de cette cité en démolition… c’est surtout pour montrer qu’après ces démolitions, plus jamais les gens ne pourront revenir dans cette humanité qui les soudait auparavant ensemble dans cette éxécuité.
Mes ballades avec Elmarakchi dans le centre historique du village entre ces boutiques, voir le tailleur, le soudeur, montrent un musé archaïque qui n’existerai plus maintenant. Un énorme Gâchis, un scandale politique national si cela s’est produit de la même manière dans le centre historique dans la capitale à Rabat. On devine bien que ses destructions réalisés en si peut de temps à la hâte, et vas tous vas… des actes prémédités par des responsables dans une logique bien ciblée et soutenues par des émissaires locaux qui leur ont servi de complices….
Pour revenir à la question de la langue On ne peut convertir mentalement à sois même une langue vers une autre. L’exercice implique que l’on doit s’extraire de son carcan syntaxique pour transmettre juste l’essence de ce qui est à dire dans l’autre forme de grammaire.
Quand ces deux langues qui m’habitent à présent commencent à se catapulter..
J’ai compris ce que voulais me dire Tahar la première séance de projection après retour de résidence de béjaïa… quand il m’a signifié le terme doublage au son pour pouvoir traduire à moi-même en français ce que je pensais fort en arabe.
C’est là où réside toute la poésie de ce que j’ai à dire à propos de mon histoire et de cette mine
Résonne en moi, enfin ; l’essentiel de ce que je n’ai pu dire, tout ce que j’aurais du écrire simplement !
Cela parait un exercice simple à faire, mais c’est assez compliqué quand on est double.
La torsion du langage se joue à ces endroits là et à tout moment du film… Le Français, L’arabe doivent jouer ensemble en dialogue permanent et non dans l’apostrophe qui fera basculer l’un ou l’autre dans l’exercice de l’opposition.
David n’est pas le premier et n’est pas le dernier à nous faire la même remarque d’intention…Certes on a pas les mêmes schemas de pensée quand on est arabe, Français ou franglais…c’est la faute à la Grammaire et à ses instigateurs ce n’est pas la faute de nos Grands-mères. Notre pari on va le réussir à tout les points de vues quand on prend garde à ceci.
Je n’ai gardé de ma culture et ses manières que ce qui peut me rapprocher des autres… Je ne garde de ce que j’entends dire et raconter ou de ce que je raconte moi-même que ce qui peut servir ce langage qui prétend à l’universel dont nous avons choisis en commun de travailler : faire du cinéma. C’est créer d’autres sens. Pas forcément en suivant toujours les mêmes chemins, et c’est ce que nous sommes entrain de produire ensemble.
Penser en Arabe et écrire en français, réfléchir en Français et traduire en arabe… c’est ce que je fait et cela m’apprend autant sur moi-même que ce que je peut prétendre apprendre aux autres. C’est dans la torsion de la langue que se produit le LANGAGE documentaire. C’est aussi là ma difficulté d’être préméditée avec ce film.