Ou.
Le monde ne connaît pas le repos. J'entends le monde temporel ne connait pas le repos temporel. Ce monde le monde ne connaît pas le mouvement du monde. Le monde ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être dans le monde, il ne peut aucunement se reposer de vivre le monde. C'est dire qu'il ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, il ne peut littéralement se reposer de fatiguer.
La création ne connaît pas le repos. Elle ne connaît pas le repos du mouvement de la création. La création ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être la création, elle ne peut aucunement se reposer de vivre la création. C'est dire qu'elle ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, elle ne peut littéralement aucunement se reposer de se fatiguer. Ainsi littéralement elle ne peut s'empêcher, elle ne peut aucunement, elle ne peut absolument pas s'arrêter; se reposer de rouler vers les destinées éternelles. Son mouvement est éternel, temporellement éternel, non pas seulement en ce sens qu'il ne s'arrête jamais et qu'il
NUMÉRO
ZÉRO
Au contraire, lorsqu'on écrit zéro, puis un, on dessine un intervalle qui peut être divisé à l'infini. Aller de zéro à un peut demander un temps illimité. Entre l'intention zéro et une première intention, il y a une durée dans laquelle cette intention s'élabore. Cette durée est complexe parce qu'elle est considérée comme non productive. L'éduaction, le travail, les modes de vie et la technique tendent à annuler cette durée. Le temps qui précède l'intention est intériorisé comme étant sans valeur. Pourtant lorsqu'aucune intention (...) quelquechose du sujet s'absente.
Cependant tout conspire dans l'univers conspire à vous arrêter dans votre marche vers le zéro absolu. Cela tient à ce que chaque objet doté d'énergie se déplace, et émet de la lumière.
L'îl
un film de fabrice coppin
Seul, depuis la pièce où il se trouve enfermé, un homme se laisse emporter par ses rêves et ses fantasmes. De la proximité des corps masculins à la découverte d’une île, le film nous entraîne dans une traversée du désir sous la forme d’une quête qui part des profondeurs de l’intime.
Je suis cet homme .
L’histoire de ce film part de l’étrange similarité que j’éprouve entre mon désir pour le corps des hommes et celui que j’ai pour une île. En faisant se rejoindre les deux par le cinéma, je questionne ce désir commun par un dialogue issu des profondeurs de l’intime.
J’ai fait le choix d’incarner mon propre personnage, car ce film impose mon engagement par l’Être et par le corps. Mais c’est aussi parce qu’il s’agit d’un témoignage singulier à partir duquel se créent des résonances au-delà de ma propre expérience.
Je raconte mon histoire à travers ce qui me lie à l’île et au corps. Je suis le personnage principal, témoin de ce que je suis, à la fois emprunt à mes fantasmes où se mêle l’idéal du corps et l’idéal de l’île. Mon histoire est un rêve et une rencontre avec le réel, un récit de voyage d’un explorateur en exile.
« L’élan de l’homme qui l’entraîne vers les îles reprend le double mouvement qui produit les îles en elles-mêmes. Rêver des îles, avec angoisse ou joie, peu importe, c’est rêver qu’on se sépare, qu’on est déjà séparé, loin des continents, qu’on est seul et perdu – ou bien c’est rêver qu’on repart à zéro, qu’on recrée, qu’on recommence. Il y avait des îles dérivées, mais l’île, c’est aussi vers quoi l’on dérive, et il y avait des îles originaires, mais l’île, c’est aussi l’origine, l’origine radicale et absolue ».
Gilles Deleuze / L’île déserte et autres textes.
Film en post production
Formats super8/HD
durée: 40mn
avec : Geoffrey Cuet, David Yon, François Billaud