Ou.
Le monde ne connaît pas le repos. J'entends le monde temporel ne connait pas le repos temporel. Ce monde le monde ne connaît pas le mouvement du monde. Le monde ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être dans le monde, il ne peut aucunement se reposer de vivre le monde. C'est dire qu'il ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, il ne peut littéralement se reposer de fatiguer.
La création ne connaît pas le repos. Elle ne connaît pas le repos du mouvement de la création. La création ne se repose point, ne peut pas se reposer de vivre, d'être, d'être la création, elle ne peut aucunement se reposer de vivre la création. C'est dire qu'elle ne peut aucunement se reposer de vieillir et de s'user, elle ne peut littéralement aucunement se reposer de se fatiguer. Ainsi littéralement elle ne peut s'empêcher, elle ne peut aucunement, elle ne peut absolument pas s'arrêter; se reposer de rouler vers les destinées éternelles. Son mouvement est éternel, temporellement éternel, non pas seulement en ce sens qu'il ne s'arrête jamais et qu'il
NUMÉRO
ZÉRO
Au contraire, lorsqu'on écrit zéro, puis un, on dessine un intervalle qui peut être divisé à l'infini. Aller de zéro à un peut demander un temps illimité. Entre l'intention zéro et une première intention, il y a une durée dans laquelle cette intention s'élabore. Cette durée est complexe parce qu'elle est considérée comme non productive. L'éduaction, le travail, les modes de vie et la technique tendent à annuler cette durée. Le temps qui précède l'intention est intériorisé comme étant sans valeur. Pourtant lorsqu'aucune intention (...) quelquechose du sujet s'absente.
Cependant tout conspire dans l'univers conspire à vous arrêter dans votre marche vers le zéro absolu. Cela tient à ce que chaque objet doté d'énergie se déplace, et émet de la lumière.
Le dernier week-end algérien
Un film de caroline beuret et lo thivolle
Super8mm / en écriture / 1ers repérages entre été 2009 et printemps 2010
Été 2009, le week-end dure trois jours, jeudi, vendredi, samedi. C’est la dernière fois où vendredi ne sera plus dimanche. C’est ainsi que nous arrivons de la 49ème wilaya, une fille de là-bas qui avait toujours vécu ici et un jeune homme d’ici, qui avait toujours vécu là-bas. L’un qui connaissait l’histoire de sa famille enracinée depuis des années dans les bâtisses et les lendemains de cette terre bientôt brûlée puis foulée. La fille, entourée des siens sans histoire de terres, de lieux, de places, c’était hier qui n’existe pas, et aujourd’hui, serait-ce pareil?
D’autres enfants cette fois là-bas nous donne le ton, des envolées, des images et des sons qui collent à la peau de ceux qui sont partis et ne se sont jamais retrouvés, ou peut-être que si, quand il parle de lui… on entends qu’il parle d’eux.
Un amas de récits d’origines diverses autant que les hommes qui les composent. des voies diverses qui s’échauffent et se persécutent, se rencontrent au sein de lieux fugitifs que nous entrapercevons au détour de chemins de découvertes.
Une initiation à une culture croisée, le désir et l’exigence de découvrir de qui nous sommes faits, jeunesse hors frontières et dotée d’une multitude d’identité.
Film-carrefour né de cette jeunesse qui n’habitent plus les espaces-nation comme au temps d’antan habité d’un travail constant sur le choix. Recherche autour des possibles quant au déplacement, quant à la manière de prendre place, d’habiter un ou plusieurs espaces entre nation, tradition, religion et passion.
Film archéologique où la terre explorée est le ferment familial. Lien de sang ou chemins de vie tracés en confluence. Nouveaux segments qui entravent les liens originellement sillonnés.
Succession d’espaces occupés par des familles avec lesquelles nous décelons au présent des affinités plurielles, échappatoires. Interrogation constante de savoir comment est née chaque présence qui habite ce film, images fugitives des corps,
ténacité des voix au travers desquelles nous brossons des portraits.
Intime découvert par le son de la parole qui se délie quelquefois au détour d’une question ou d’un jeu langagier.
Errance spatiale et psychologique
Des discussions en français avec un mot d’arabe de temps en temps et des discussions en arabe quelques fragments français, des échanges en kabyle. Un corps constitué de propositions complexes dont les constituantes s’éclairent différemment les unes par rapport aux autres suivant les lieux et les ordres, les instruments et les distances à la fois des rencontres et des lectures.
des personnages que l’on rencontre plus que les autres dans un dialogue plus constant et qui déborde d’une rencontre au présent, des gens dont on parle à la troisième personne
le train, les voitures taxi ou Samir
les pièces, les terrasses, les cours, les murs… comme seul décor
France ou Algérie, Marseille, Alger, Sétif.
Le dernier week-end algérien
Le gouvernement algérien a décidé mardi 21 juillet d’adopter le week-end mixte du vendredi-samedi en remplacement de la traditionnelle coupure hebdomadaire du jeudi-vendredi. Les entreprises algériennes expliquent que ce nouveau week-end leur donnera plus de jours pour des transactions internationales.
Jeudi 13, vendredi 14, et samedi 15 août c’était le dernier et le premier week-end algérien, un week-end de trois jours pour le changement.
C’est le cadre d'un film
Les personnages
Ceux dont on entend parler et qu’on entend parler à la troisième personne
* Une jeune fille de mère et père algérien née en France et adoptée par une famille française. Elle connaît un peu l’Algérie, elle vit à Marseille.
* Le dernier fils d’une génération d’exploitants français rentrés à la libération. Il ne connaît pas l’Algérie autrement que par des noms, des récits qui ont bercé son enfance.
* Un jeune homme né de parents progressistes, c’est un ancien sportif mis an banc à cause d’une blessure. Esprit critique, il représente par sa manière de regarder l’Algérie une génération vaincue. Il manifeste son désir de rester dans un pays pour lequel un peuple s’est battu, pour lequel ses parents sont restés. Il croit en un dieu multiple composé à la fois d’Allah, de filles et de whisky.
* Une femme d’un certain âge qui a toujours bravé sa liberté. Elle fume chez elle mais elle souhaiterait arrêter pour pouvoir passer plusieurs jours chez ses parents alors qu’elle s’est souvent battue dans les bureaux qu’elles occupait pour fumer comme les hommes. Elle a souvent déménagé pour fuir les menaces octroyés à son mari. Elle est là pour elle et les autres, elle respecte son mari d’une belle manière, elle parle beaucoup de lui et nous le voyions peu. Elle souffre de la perte de sa mémoire, de maux de tête et surtout de l’oubli.
* Son mari qui raconte le désespoir de croire mais qui est content de nous trouver là. Il parle toujours dans un absolu, sa parole est philosophique, il fume toujours, l’une sur l’autre. On fume avec lui.
* Un homme d’un âge certain en permanence vêtu d’une gandura. Il me montre la chaîne parlementaire qui montre les plages d’Algérie où nous emmènent ses enfants.
* Deux frères, Khaled est le plus petit, le plus enclin à la découverte, Mimou est un adolescent romantique à la joie de vivre comme posture face à ses choix et à ses destinés, est inquiet, responsable et sérieux, il est fier de son pays mais il connaît bien les blagues acides que racontent tous les jeunes.
* Il est en france pour étudier et peut-être vivre. Il ne tolère pas du tout la religion, il voudrait se marier civilement en France. Il est musicien, il repart bientôt en Algérie où il n’a pas mis les pieds depuis 10 ans pour le tournage d’un film dont il sera le personnage principal.
* Il est le réalisateur du film qui va se tourner en Algérie, il repart là-bas pour ça et pour y vivre.
* Elle ne connaît pas l’Algérie, elle part pour 10 mois là-bas.